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Le « référé » engagé ce jour, vendredi 12 juin, devant le Conseil d’Etat par le Clermont Foot 63 et l’ESTAC Troyes, à la suite de celui présenté par l’AC Ajaccio la semaine dernière, est d’une nature totalement différente de ceux présentés par l’OL, Amiens et le TFC et tranchés le 9 juin par la même instance.
1) – Ce référé ne se positionne pas sur le fait de savoir si l’Etat ou les autorités du football sont à l’origine de la décision d’arrêter la saison.
Il est considéré que c’est un débat politico-juridique qui n’est pas pertinent pour leur cas.
2) – Il ne remet pas non plus en cause les décisions de la LFP du 30 avril sur les points suivants :
– D’arrêter la saison régulière des L1 et L2 et les 201 matches restants (10 journées dans chaque division plus le match reporté Strasbourg-PSG)
– De figer le classement à la 28ème journée même si les résultats sur le terrain (5 équipes en 4 points, le CF63, l’ESTAC et l’ACA sur la pente ascendante, calendrier restant défavorable au FC Lorient) peuvent faire légitimement douter de l’équité sportive
– Appréciées à la date du 30 avril dans le contexte sanitaire du moment, sans pouvoir connaitre les évolutions positives observées depuis et même si comme pour les autres ligues européennes, ne pas se presser aurait pu être considéré comme une option viable.
3) – Il ne demande pas le « gel » des promotions-relégations.
Il est demandé de pouvoir jouer ces barrages donnant à Nimes et aux 3 clubs de L2 concernés, le droit de jouer leur chance sur le terrain.
C’est en ligne avec la position de la FFF et de son avocat lors de l’audience devant le Conseil d’Etat :
Ne pas procéder à des relégations « contient une sorte d’incohérence sportive » qui, par ailleurs, « aurait bouleversé la pyramide des compétitions », a ainsi justifié Loïc Poupot, l’avocat de la FFF lundi lors de l’audience au Conseil d’Etat. Le Monde du 9 juin 2020.
4) – Il n’est pas demandé de changer les règlements de la LFP (comme certains proposant une L1 à 22 clubs) mais au contraire de les respecter.
5) – Ce référé ne porte en rien sur la question de la validité de la convention FFF-LFP, ni du nombre d’équipes en L1 ou en L2, puisque ni la convention de 2016-2020, ni celle déjà votée pour 2020-2024, ne contiennent de disposition sur les mécanismes de promotion – relégation.
6) – Le référé ne demande pas l’organisation aujourd’hui impossible des 201 matches restants de la saison régulière mais seulement les 4 matches prévus à l’Article 519 du règlement de la LFP.
Cette demande doit être appréciée à la lumière des éléments suivants :
– L’évolution positive de la situation du pays, la levée de l’état d’urgence sanitaire, etc., qui si elles n’étaient pas prévisibles le 30 avril au moment de la décision de la LFP, sont évidentes au 10 juin,
– L’Ordonnance du 9 juin du Conseil d’Etat qui a confirmé l’arrêt définitif de la saison régulière.
Une des raisons avancées pour rejeter notre demande depuis le 30 avril était que si on autorisait les barrages L1-L2, on ouvrirait la porte aux demandes de ceux voulant reprendre et terminer la saison régulière et que la FFF (pour des raisons de cohérence avec le football amateur) et la LFP ne pouvaient, ni ne voulaient prendre ce risque.
– Les propos du Premier Ministre expliquant le 28 avril que la « saison 2019-2020,…, ne pourra pas reprendre »
– La définition d’une saison de football qui comporte des championnats et des compétitions à élimination directe (Coupe de France et Coupe de la Ligue par ex. au niveau national)
– La planification par la FFF et la LFP de l’organisation des finales de Coupe de France masculine et féminine (y compris de ses demies-finales Guingamp-Lyon et Bordeaux-PSG qui n’avaient pu être jouées avant l’instauration de l’état d’urgence sanitaire) et de la finale de la Coupe de la Ligue
– La constatation donc que « la saison 2019-2020 », du moins une portion infime en nombre mais très forte en symbole va finalement quand même reprendre
– Les efforts – justifiés – de la FFF pour pouvoir jouer ces 5 matches, du moins la finale de la Coupe de France, avec du public afin de célébrer le retour du football ainsi qu’une forme de retour à la « normalité » malgré les incertitudes toujours existantes sur la pandémie
– La raison sportive maintes fois répétée publiquement de pouvoir donner aux deux clubs finalistes (AS Saint Etienne pour la Coupe de France et Lyon pour la Coupe de la Ligue) une dernière chance de se qualifier pour une compétition européenne en 2020-2021. C’est la même chose pour les clubs de L2 avec une montée sportivement possible en catégorie supérieure.
Extrait du référé :
« Les principes retenus par la LFP ont eu pour effet d’autoriser l’accession en Ligue 1 de clubs de Ligue 2 qui avaient simplement une chance d’accéder en division supérieure et de pénaliser d’autres clubs de Ligue 2, qui disposaient eux aussi d’une chance d’accéder à la Ligue 1, en leur refusant toute possibilité de participer à des play-offs et barrage ».
Jusqu’à ce jour, les trois clubs de L2 avaient défendu leurs points en de très nombreuses occasions :
– Projet d’organisation des barrages présenté conjointement le 29 avril par les clubs de L2 (ACA, ESTAC et CF63) et de National 1 (US Boulogne Côte d’Opale)
– Lettre de l’ACA à la LFP le 29 avril
– Lettre au Président de la FFF des trois maires (Ajaccio, Clermont-Ferrand, Troyes) le 11 mai
– Lettre au Président de la FFF des trois clubs (ACA, CF63, ESTAC) le 26 mai
– Recours hiérarchique devant la FFF le 3 juin
Pour toutes ces raisons :
– faisabilité avec un nombre très réduit de matches,
– respect des règlements existants,
– justice sportive,
– symbole du retour du football,
– défense du « football des territoires » en Auvergne, Champagne, Corse,
Les play-offs et barrages L1-L2 peuvent se jouer en juillet un peu avant et en parallèle des finales de Coupes nationales.